Un souffleur de théâtre surgit des limbes. Rires, larmes: il prend la scène pour la première et dernière fois.
Critique du spectacle
Ildebrando Biribò (Paolo Crocco), a toujours eu un don pour souffler. Déjà à sa naissance, ce n’est pas un cri qu’il poussa, mais un souffle. Quand il devait souffler les bougies de son anniversaire, le simple fait de parler aux bougies les faisait s’éteindre….
Ce soir, il est revenu parmi les vivants, pour raconter sa mort, le 29 décembre 1897, à la fin de la première de « Cyrano ». Ce soir-là, le rôle-titre était interprété par Coquelin, comédien et directeur du Théâtre de la Porte Saint-Martin, où fût créée la pièce de Rostand.
Mais Ildebrando ne va pas se contenter de raconter sa mort, qu’il mime en quelques secondes. Non, ce serait trop court, et il n’y aurait pas de quoi en faire une pièce.
Ildebrando va nous raconter son histoire. Tout commence lorsqu’il a 16 ans et qu’il part de son Italie natale avec une troupe de comédiens ambulants. Après trois mois, il arrive à Paris où il va se fixer.
Très rapidement embaucher comme souffleur dans un théâtre, il nous fait découvrir son univers : depuis son « trou », il a une vue privilégiée sur la scène et les comédiens dont il connaît toutes les habitudes. Même sans les voir, il peut les reconnaître à leur pas.
Mais là où il excelle, c’est sa façon de savoir que le comédien a besoin qu’on lui souffle sa réplique.
Ildebrando décrit les différents stratagèmes utilisés par les comédiens quand ils ne savent plus leur texte. Certains font des « pauses dramatiques » explique-t-il en mimant ces moments, d’autre iront jusqu’à faire participer le public...
Parfois, Ildebrando se permet de disparaître du champ de vision du comédien. Cela l’amuse, car en pareil cas, « ça tremble là-haut, surtout s’il y a un abominable trou de mémoire ! ». Mais il fait son métier avec rigueur et il réapparaît dans son trou au plus grand soulagement du comédien en détresse. Dans son trou, Ildebrando se sentait vivant… et pourtant on l’y a retrouvé mort ! Vous saurez, à la fin de la pièce, pourquoi ce destin funeste…
Paolo Crocco est toujours juste, il n’en fait jamais pas trop. Il est parfois drôle, parfois touchant. Son visage est particulièrement expressif, son jeu est tout à fait brillant !
“Le souffleur” est incontestablement une pièce à ne pas rater, pour son interprétation parfaite qui permet de découvrir un comédien des plus talentueux, mais aussi pour suivre une histoire passionnante.
Régis Gayraud
Le 28 décembre 1897, Ildebrando Biribò, souffleur de la première mondiale de Cyrano de Bergerac, est retrouvé mort dans son trou à la fin de la représentation.
Depuis les limbes de son après vie, il observe le tumulte humain, lorsqu’il voit qu’un auteur s’est mis en tête d’écrire une pièce sur le moment de sa mort.
Il revient donc sur Terre pour interpréter son propre rôle mais très vite Ildebrando délaisse l’interprétation du texte pour pouvoir enfin se raconter lui-même. Va-t-il nous dévoiler le mystère de sa mort?
Créatifs :
Texte : Emmanuel Vacca
Mise en scène et interprétation : Paolo Crocco
Collaboration artistique :Fabio Marra
Lumière : Luc Dégassart
Régie plateau : Alberto Taranto
Composition : Claudio Del Vecchio
Costumes : Pauline Zurini, Bernadette Tisseau
Construction Décor : Claude Pierson
Producteurs : Cie Dell Edulis et Pony Production.
Distribution
:
Paolo Crocco.
Paolo Crocco
Photo : Régis Gayraud (2025)
“Le souffleur” est coproduit par Cie Dell Edulis et Pony Production
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Lieu
: Théâtre des Brunes - 32 rue Thiers, 84000 Avignon.
Réservations : |