Critique du spectacle
L’image que Thomas (Geoffrey Palisse) a de lui même est loin d’être positive. Il se perçoit comme « un navet ».
On ne souvient pas de son nom, « Tu es Thomas quelque chose … » et « si on ne se souvient pas ton nom, c’est parce que tu n’es pas intéressant ! ».
La mère de Thomas (Valérie Moureaux), « courgette dépressive », aime son fils… Sylvain, mais pas lui, Thomas ! D’ailleurs, un jour elle lui apprend qu’il est « un accident ». Thomas aurait préféré entendre « Tu es une catastrophe » ou bien « Sylvain est mon rayon de soleil »...
C’est alors la révélation pour Thomas. Cette nouvelle, conjuguée aux rencontres qu’il fait par la suite vont l’enrichir, lui donner les clés qui lui manquaient pour être un autre. Il n’aura plus à s’inventer une autre vie : celle d’Enzo, « terrifiant d’audace… »
C’est une véritable renaissance pour Thomas. Elle se fera aussi grâce aux personnes qui gravitent dans l’univers de Grégoire (Cédric Joulie), son meilleur ami. Un professeur de piano haut en couleur (Louise Jolly), et une sœur (Marie-Julie de Coligny) dont il n’avait jamais parlé.
Sur scène durant toute la pièce, Geoffrey Palisse, est époustouflant de talent. Il nous fait réellement ressentir ce que vit son personnage.
L’écriture est touchante, les mots sont justes, tout comme l’interprétation des cinq comédiens.
La scénographie imposante est ingénieuse. Trois plateaux, avancés ou reculés selon les scènes, représentent la cuisine, la chambre de Thomas et le salon du professeur de piano de Grégoire. Devant ceux-ci des panneaux sur lesquels sont projetés des dessins ou animations sont déplacés latéralement pour laisser voir ou masquer les 3 différentes pièces.
“Thomas quelque chose” est une réussite absolue sur tous les plans.
C’est incontestablement une des pièces qui m’aura le plus touché durant ce Festival. Je ne peux que la recommander et souhaiter qu’elle sera jouée en tournée.
Régis Gayraud
Dans un univers ludique et onirique, cette pièce façon road-movie nous embarque dans la vie de Thomas, jeune garçon qui apprend, au départ de son frère aîné, qu'il n'a pas été désiré par sa mère. La nouvelle est brutale.
Pour comprendre et se reconstruire, le héros pénètre alors dans un long labyrinthe attaché à un fil, le fil rouge, conducteur de l'histoire. De rencontres en aventures, il va peu à peu s'éloigner de la fatalité et faire de ce handicap un atout.
Créatifs :
Texte : Frédéric Chevaux
Mise en scène & scénographie : Jean-Luc Revol assisté de Sébastien Fèvre
Lumières : Philippe Lacombe
Costumes : Julia Allegre
Création vidéo : Rosalie Loncin
Musique : François Peyrony
Construction décors : Emmanuel Laborde et Frédéric Warnant
Producteurs : Compagnie du Théâtre du Caramel Fou en coproduction avec la maison de la culture de Nevers agglomération
Distribution
:
Geoffrey Palisse, Cédric Joulie, Valérie Moureaux, Louise Jolly, Marie-Julie De Coligny.
© Christophe Vootz
“Thomas quelque chose” est produit par la Compagnie du Théâtre du Caramel Fou en coproduction avec la maison de la culture de Nevers agglomération
Lieu
: La Fabrik' Théâtre - 1 rue du Theâtre, 84000 Avignon.
Réservations : |