Critique de la pièce :
Il est deux heures du matin quand Max (Michel Papineschi), le père de Pierre (Damien Boisseau), entre dans le restaurant que ce dernier est en train de ranger.
Le père souhaite boire un petit Whisky, mais sans glace, ni eau. « Un qui tue » comme le qualifie son fils.
Les échanges sont tendus. Est-ce parce qu’il est tard, ou y a-t-il un autre motif à cette tension ?
Petit à petit, le spectateur va découvrir les relations parfois compliquées entre Pierre et son père, tout comme celles qu’il a avec sa femme (Chloé Froget).
Le père dira à son fils : « Il ne faut jamais se marier au-dessus de ses moyens ». « Ta femme est, belle, tu l’as mise sur un piédestal, tu l’as mise sous cloche et on te la pique quand même ».
Max a « une carcasse de 75 ans, mais il a envie d’en profiter ! » alors pas question d’aller dans une maison de retraite, d’ailleurs, il veut même se remettre aux claquettes ! cela surprend doublement son fils.
Les choses ne se passeront peut-être pas aussi facilement, car la vie ne se déroule pas toujours comme on l’aimerait, et les fantômes du passé vont refaire surface.
Isabelle de Toledo signe un texte touchant, qui aborde des sujets parfois sensibles au sein des familles, mais avec une touche d’humour permettant d’éviter de sombrer dans le larmoyant.
Les comédiens sont convaincants. Ils évoluent dans un joli décor créé par Cynthia Lhopitallier et Pascal Faber, qui donne une atmosphère adaptée à la pièce.
“Sur un air de tango” est une comédie douce-amère permettant de terminer agréablement une soirée au Off. On n’est pas déçu de l’avoir vue, et on ne peut que la recommander !
Régis Gayaud
Pierre se borne à travailler dur, animé par le désir de rendre heureux sa femme Alice et leurs enfants. Max, son père, éternel jeune homme, vit sa retraite entre le restaurant de son fils et le souvenir de sa femme disparue. Tandis que l’un s’échine à porter ses caisses, l’autre n’aspire qu’à tournoyer sur les parquets de danse en souvenir du duo qu’il formait avec sa femme. Les saisons s’enchainent, le temps file comme le sable entre les doigts, Pierre, au tournant de sa vie, réalise que tout est sur le point de changer...
Parler du lien père fils. Mais parler d’amour tout court. Celui qui relie les êtres, au départ cette pièce s’appelait « Fin de saison », ce titre reflète parfaitement ce que je voulais raconter, la fin d’un amour, le début d’un autre, débarrassé des pudeurs masculines, et surtout l’idée de parler à ceux qu’on aime, parfois maladroitement, avant qu’il ne soit trop tard et que les regrets et les remords ne s’installent. Les liens familiaux, ceux qui se tissent tout au long de la vie, souvent dans des petits rien qui sont autant de rendez-vous.
Créatifs :
Texte : Isabelle de Toledo
Mise en scène : Pascal Faber, Bénédicte Bailby
Scénographie : Cynthia Lhopitallier, Pascal Faber
Lumières : Sébastien Lanoue
Musique : Lionel Losada
Producteur : Thalia Prod.
Michel Papineschi, Damien Boisseau, Chloé Froget.
“Sur un air de tango” est produit par Thalia Prod en coproduction avec la Compagnie 13.
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Lieu : Théâtre Buffon
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