Critique du spectacle
Jessie (Lucie Jousse) travaille dans une usine qui va fermer après trois mois de grève. Elle vient d’être inculpée pour violence en réunion après avoir retourné la voiture du patron de l’usine… alors que celui-ci était à l’intérieur ! Ses deux meilleurs amis de longue date, Kevin (Jean-Matthieu Hulin) carrossier, et Fred (Boris Ravaine) professeur de philo sont consternés en apprenant ce qu’elle a fait. Ils le sont davantage, quand ils entendent à la télévision la chronique d’Edouard Delacase (Mathieu Metral) qui veut « faire un peu de pédagogie » en expliquant à celle qu’il appelle « Louise Michel » que l’époque de la commune est terminée ! En clair que cette rébellion n’a aucun sens, et qu’il faut évoluer.
Suite à cela, Jessie devient une cible sur les réseaux sociaux, car Delacase y a balancé son nom juste après sa chronique !
La coupe est pleine, les trois amis sont atterrés. Fred lance, qu’il faudrait faire travailler ce journaliste en usine pour qu’il comprenne la vie !
Il n’en faut pas plus, pour que l’esprit échauffé de Jessie et celui de Kevin prennent ces propos au pied de la lettre, et passent à l’acte. Ils kidnappent Edouard Delacase pour le faire travailler dans un sous-sol, comme il travaillerait en usine. Objectif, qu’il écrive une nouvelle chronique, dans laquelle il expliquera que la décision de fermer est purement financière. Quand Fred append leur geste, il s’écrie horrifié : « Mais je déconnais !! », mais le mal est fait.
Edouard ne va pas se comporter comme ils l’attendaient. Il est intelligent, et va donner du fil à retordre à ses ravisseurs.
On suit avec beaucoup d’amusement les péripéties de ces 3 apprentis kidnappeurs, limite pieds nickelés, ainsi que le changement d’attitude d’Edouard.
La scène est divisée en deux : d’un côté, la cave où Edouard est retenu, de l’autre la pièce où les 3 autres protagonistes décident des actions à venir.
La pièce est bien menée et bien interprétée. On se demande si le journaliste va finalement céder à leur requête, et que va-t-il advenir de nos trois compères.
À la fin de la pièce, une vidéo montre ce que deviennent les protagonistes après cette histoire. C’est une excellente idée, et c’est drôle.
“Reconversion” affiche régulièrement complet, et c’est mérité. Alors ne ratez pas cette comédie pleine d’humour, mais aussi d’humanité sur une réalité bien trop fréquente.
Régis Gayraud
Trois mois de grève à l’usine Plastac mais plus rien ne semble pouvoir empêcher sa fermeture. Trois amis : Jessie, Kevin et Fred, décident d’enlever Edouard Delacase, éditorialiste vedette d’une chaine d’info et auteur d’une violente campagne de dénigrement de l’usine. Les trois bandits amateurs l’enferment dans leur cave pour le faire travailler aux trois huit. Goûter aux affres de la vie ouvrière devrait le convaincre de sauver leur usine. Mais leur plan ne se déroule pas exactement comme ils l'avaient prévu...
La nouvelle création de la compagnie des Barriques, librement inspirée de "La Brigade du rire" de Gérard Mordillat.
Vidéo du spectacle (non disponible)
Créatifs :
Texte : Régis Vlachos et Matthieu Hornus
Librement inspirée de "La brigade du rire" de Gérard Mordillat
Mise en scène : Matthieu Hornus
Scénographie : Capucine Grou-Radenez
Lumière : Idalio Guerreiro
Costumes : Violaine Decazenove
Musique : Christophe Charrier
Producteurs : Scène & Public et la Compagnie des Barriques.
Distribution
:
Lucie Jousse, Jean-Matthieu Hulin, Mathieu Metral, Boris Ravaine.
Boris Ravaine, Lucie Jousse, Jean-Matthieu Hulin, Mathieu Metral
Photo : Régis Gayraud
“Reconversion” est produit par Scène & Public et la Compagnie des Barriques.
Lieu : Théâtre des Barriques - 8, rue Ledru Rollin - 84000 Avignon. Accès PMR / Climatisation / Gradins / Banquettes : 49 places (salle bleue et salle rouge)
Réservations : |