31 décembre 2011 |
Alors qu'Avenue Q va bientôt s'installer à Bobino, Musicals in Europe vous propose de connaître un peu plus les artistes qui composent la troupe française du musical.
Pour finir l'année en beauté, ce n'est pas un artiste composant la troupe d'Avenue Q, mais le metteur en scène du musical, Dominique Guillo, qui répond avec précision - pour nous éclairer sur son travail - mais aussi avec humour à notre interview.
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Dominique Guillo, metteur en scène d'Avenue Q à Bobino, à partir du 7 février, répond à Musicals in Europe (MiE). |
Biographie de Dominique Guillo
MiE : Quel est le premier musical que vous avez vu ?
Dominique Guillo : “Cats”.
MiE : Quel musical, pièce de théâtre ou film, vous a donné envie de faire de la mise en scène ?
Dominique Guillo : Beaucoup, beaucoup de films, de pièces, m'ont donné envie et nourrissent tous les jours mon envie de mettre en scène… C'est infini et heureusement très varié. Le but étant de réunir toutes ces différentes racines et en faire une œuvre la plus personnelle possible.
MiE : Quel est votre musical préféré ? (la ou les raisons) :
Dominique Guillo : Cats. Toujours.... du fait de l'histoire et la partition.
MiE : Quel est le rôle que vous avez préféré interpréter ?
Dominique Guillo : Je ne peux que répondre Tony dans Mégalopolis d'Herbert Pagani, produit en 1999 par le même producteur et ami Bernard Bitan que celui d'Avenue Q aujourd'hui !
MiE : La raison?
Dominique Guillo : Mon premier rôle chanté . Mon dernier ?...
MiE : Quel rôle rêvez vous d’interpréter et pour quelle(s) raison(s) ?
Dominique Guillo : Yves Montand.
MiE : La ou les raison(s) ?
Dominique Guillo : S'il faut que je vous les donne, alors, ça veut dire que j'ai tort d'y croire…
MiE : Selon vous, un musical doit-il être chanté de bout en bout ?
Dominique Guillo : Peu importe.
MiE : Qu’est ce qui, pour vous, prime dans un musical (histoire, musique, texte, autre…) :
Dominique Guillo : L'histoire, la musique et le texte.
MiE : Concernant votre travail sur Avenue Q, vous avez vu la production à Broadway, avez-vous eu l’opportunité de voir d’autres productions ?
Dominique Guillo : J'ai commencé par celle de Broadway qu'un ami producteur à Broadway m'a fait découvrir. Il m'a fait découvrir 10 shows en 10 jours. Avenue Q a été le premier… Je l'ai ensuite vu et revu à New-York, puis avec mon producteur Bernard Bitan à Londres où je l'amenais le découvrir. J'avais un trac fou. Puis, très amusant, car par pur hasard, la première de la tournée anglaise 2011 au Théâtre Royal de Bath ainsi que la dernière, à Glasgow. Avec quelques dates entre aussi, à Manchester etc… Je suis allé rencontrer la production espagnole cette année sur leur tournée à San Sebastian (bon souvenir de tapas!). J'étais très curieux d'entendre le show en langue latine et observer les réactions d'un public latin. Je suis ressorti excité comme jamais tant j'avais encore plus confiance en ce show !
MiE : Y avait-il des contraintes à respecter ? (imposées par les auteurs ou du fait de la production française)
Dominique Guillo : Elles sont d'ordre officiel pour la plupart et répondent à un cahier des charges en fonction du contrat que vous avez signé avec Music Theatre International MTI New-York. Le livret doit être accepté, et leur musique respectée à la note. Pour la musique, plusieurs formations musicales sont prévues par MTI, allant jusqu'à 6 musiciens, nous avons opté pour la version "luxe", histoire de ravir les oreilles des spectateurs, j'adore vraiment la musique d'Avenue Q !
MiE : Comment avez-vous travaillé la mise en scène ?
Dominique Guillo : Je la prépare depuis plus de deux ans, virtuellement, en fonction des aléas de la production et de ses inévitables contraintes et surprises, bonnes et mauvaises. J'avoue avoir attendu beaucoup avant de l'écrire réellement. Pour savoir quelles étaient les possibilités liées au Théâtre (chaque Théâtre "souffle" au metteur en scène une utilisation qui lui est propre). Artistiquement et techniquement. Avenue Q est un show très technique et demande parfois de réfléchir à l'envers pendant la création. De respecter la technique comme on respecterait un détail artistique d'une œuvre. C'est un exercice d'imagination très intense et fourmillant de bonnes surprises !
MiE : Y aura-t-il ou y a-t-il eu une sorte de « bénédiction » de la part des créatifs originaux par rapport à ce que vous avez prévu comme mise en scène ?
Dominique Guillo : Paris est très important pour eux. Nous levons les yeux sur Broadway avec une légitime humilité mais les créateurs reconnaissent de plus en plus Paris comme une capitale des Musicals, ce qui est vrai, non ? La première chose que je leur ai demandé fut s'ils étaient conscient de ce que veut dire à l'oreille Avenue "Q" en français. Ass Avenue ! Beaucoup de rires ! Puis la prise de conscience très sérieuse d'un : "What the fuck are you going to do ???". Ce qui confirme bien que malgré la consonance française, ce spectacle, d'après les créateurs-mêmes, ne parle pas que de "cul". Disons que la lettre française rétablit un peu la vérité. Bruno Gaccio ne l'aurait-il pas choisie s'il avait créé le titre ?... Ils sont en tous cas, comme les anglais très impatient de voir Avenue Q en français !
MiE : Actuellement où en êtes vous au niveau du travail ?
Dominique Guillo : J'ai établi un plan de travail régulier et linéaire, presque sans à-coup, rapide pourtant, en me fixant des dates fixes. Nous en sommes aujourd'hui (les acteurs ont une semaine de vacances plus qu'indispensable) exactement où je souhaitais être à cette date ! C'est grâce à un travail d'équipe artistique sans aucune faille ! Ainsi, par logique, et souvent par magie, le 7 février, nous devrions en être exactement où tout le monde souhaite être : dans l'excellence que mérite ce show unique. Et je suis convaincu de ça. Les acteurs sont d'une telle puissance, ont une telle envie, une concentration endurante, avec un travail extrêmement difficile… marionnettes, voix "toonées", chansons très difficiles, scènes très difficiles,… c'est autant physique, technique, qu'artistique. Ce sont les plus beaux ambassadeurs que je pouvais rêver d'avoir pour ce spectacle à Paris.
MiE : Vous travaillez avec ou sans les décors ?
Dominique Guillo : Nous travaillerons quelques jours dans le décor et en lumière, ce qui est rare de nos jours. Mais pas tant que ça non plus. Sur ce genre de projet, les jours sont comptés, les heures aussi. C'est une grosse machine dont chaque détail a une lourde onde de choc et contrairement à ce qu'on pourrait penser pour un projet comme celui-ci, tous les luxes ne sont pas permis, tous les incidents ne sont pas réparables. Il faut donc être sur le pont et naviguer très calmement, c'est assez passionnant.
MiE : A partir de quand allez vous répéter à Bobino ?
Dominique Guillo : Pour ce qui est des dates de répétitions à Bobino, je ne préfère pas les communiquer… En effet, Lucy la Salope a reçu beaucoup de courriers très louches depuis qu'on sait qu'elle est sur Paris et ne sort qu'en rasant les murs sous de grosses lunettes noires, quant à Rod, il va nous drainer tout le Marais devant Bobino, non merci !
MiE : Un message que vous aimeriez faire passer à votre public
Dominique Guillo : Mon acteur Gaétan Borg s'insurge de l'organisation montée et descente aux portes du métro. Mais moi je ne connais pas ce dernier mot: "métro??"… Donc dans ma voiture… S'il vous plait parisiens, dès que vous voyez que malgré un vieux ou inexistant marquage au sol, la route permet une double voix, permettez la d'exister, rangez-vous. A droite ou à gauche ! Choisissez, c'est le moment !
MiE : Avez-vous une petite anecdote, qui vous serait arrivée sur scène, à nous raconter ?
Dominique Guillo : J'ai trop hâte d'en voir arriver une magique et exceptionnelle à Bobino sur Avenue Q… Permettez-moi d'attendre qu'elle existe, elle sera de fait ma préférée !
MiE : Nous avons pu voir Dominique sur scène ou à l'écran, nous sommes impatients de voir son travail de mise en scène sur "Avenue Q" !
Biographie de Dominique Guillo
É
Élève du Conservatoire National de Région de Nice, de Jean-Laurent Cochet et du Cours Florent à Paris, Dominique Guillo commence sa carrière de comédien au théâtre («L’Avare» qu’il joue plus de mille fois, «La Nuit de Valognes», la comédie musicale «Mégalopolis», etc.).
En 1993, il est le rôle principal de son premier téléfilm, «Le Don» sur France 2. S’ensuivent une cinquantaine de rôles, dont celui du Lieutenant Siskowski qu’il tiendra pendant 78 épisodes de la série «La Crim’» sur France 2.
Depuis 2010, il partage avec Jean-Luc Reichmann l’affiche de «Victor Sauvage» sur TF1. Au cinéma, il obtient le prix du Meilleur Jeune Comédien pour son interprétation dans «Bruits d’Amour», et tient le rôle principal des «Insaisissables» de Christian Gion.
Parallèlement metteur en scène, Dominique réalise 9 épisodes de «La Crim’», deux courts-métrages dont un, «Comme un Silence», plusieurs fois primé et 4 épisodes de «Duval et Moretti», l’adaptation française de «Starsky et Hutch» sur M6. Et aussi, entre autres…
À la télévision : «Le Rêve d’Esther» sur France 2, «Les Moissons de l’Océan» sur France 2, «Suspectes» sur M6, «René Bousquet» sur Arte/France 2, «Terre de Lumière» sur France 2.
Au théâtre : «Les Héritiers» d’Alain Krief, «L’Effet Papillon» au Théâtre Marigny, «Les Maxibules», Théâtre Édouard VII – Rémi Renoux
En vrai passionné, Dominique traîne le rêve de monter Avenue Q sur une belle scène parisienne, ce show qu’il a «rencontré» à Broadway il y a quelques années…
Actualité : Dominique Guillo met en scène "Avenue Q" à Bobino . Première le 7 février 2012. Les représentations se déroulent du mardi au samedi à 21h et les samedis et dimanches à 16h30.
© Régis Gayraud / Musicals in Europe - © Photo : Olivier Ainouz