14 octobre 2010 |
L’Interview express Musicals in Europe : Olivier Breitman
À l’occasion du spectacle “La Nuit d’Elliot Fall”, les artistes qui font partie de l’aventure ont répondu à l’interview express de Musicals in Europe.
Crédit photo © Bruno Perroud
Aujourd’hui c’est : Olivier Breitman qui répond aux questions de Musicals in Europe (MiE).
MiE : Quel est le premier musical que vous avez vu ?
Olivier Breitman : Quand j’étais petit ma mère m’emmenait beaucoup au théâtre, et j’ai eu la chance de voir à l’époque la version française de « Godspell » (avec Armande Altaï, Dave et Daniel Auteuil !)
MiE : Quel musical a été pour vous la révélation pour faire ce métier ?
Olivier Breitman : L’Opéra de Quat’sous (qui reste mon œuvre fétiche… voir réponses suivantes…)
MiE : Quel est votre musical préféré ?
Olivier Breitman : L’Opéra de Quat’sous
MiE : la ou les raisons :
Olivier Breitman : l’histoire, la partition, et c’est pour moi le premier « musical » moderne. Le livret de Brecht est une vraie pièce de théâtre et comporte un profond discours politique et social, et la musique de Weill est une merveille, elle a d’ailleurs inspiré de nombreux grands musicals (notamment « Cabaret » ou « Chicago »…).
MiE : quel a été votre premier rôle dans un musical ?
Olivier Breitman : Si on parle de musical « à la manière de Broadway », mon premier rôle est très récent: c’est Scar dans le Roi Lion… auparavant, même si j’ai très souvent chanté sur scène, c’était surtout dans des pièces de théâtre.
MiE : Quel est le rôle que vous avez préféré interpréter ?
Olivier Breitman : Scar, bien sûr… c’était passionnant de chercher quotidiennement les raisons de sa méchanceté, et de fouiller pendant trois ans les méandres tortueux de son esprit malade. Et, même si c’est un horrible méchant, sans rien excuser de ses ignominies, je me suis sincèrement attaché à lui — et à ces souffrances.
MiE : Quel rôle rêvez vous d’interpréter ?
Olivier Breitman : Don Quichotte dans « l’Homme de la Mancha », c’est un personnage fantastique, une vraie parabole de l’artiste, du poète pour lequel l’imaginaire est plus « vrai » que la vie quotidienne apparente… De plus l’adaptation française de Brel est magnifiquement écrite.
Mais il y a aussi bien sûr Mackie de « l’Opéra de Quat’sous » (un jour je le jouerai, il le faut !), les rôles masculins de « Little Me » (si quelqu’un a la bonne idée de le monter en France), Billy Flynn dans « Chicago »…
MiE : quel rôle féminin préférez-vous ?
Olivier Breitman : Pour la personnalité : Norma Desmond dans « Sunset Boulevard », comme pour Quichotte c’est un personnage qui se crée une réalité parallèle tellement plus puissante que le quotidien banal.
Mais il y a aussi Jenny (ou Frau Peachum, pourquoi pas ?) de « l’Opéra de Quat’sous », Rose dans « Gypsy », bref les rôles que je pourrais piquer à ma femme…
MiE : Selon vous, un musical doit-il être chanté de bout en bout ?
Olivier Breitman : peu importe, mais j’avoue que quand tout est chanté, l’œuvre fait souvent plus opératique que théâtrale, le mélange des styles (parlé/chanté/dansé) me touche peut-être davantage.
MiE : Qu’est ce qui, pour vous, prime dans un musical (histoire, musique, texte, autre…) :
Olivier Breitman : Que ce soit pour un musical ou n’importe quel style de spectacle, il faut que le tout soit équilibré ! J’ai du mal à imaginer une pièce de théâtre sans musique de scène et un musical qui n’est qu’une suite de chansons sans un réel propos de fond et sans bon livret ne m’intéresserait pas non plus.
MiE : Un message que vous aimeriez faire passer à votre public
Olivier Breitman : « Vous allez voir ce que je… non, je ne vous dis rien. Je ne vous dis rien si ce n’est : accrochez-vous !… » (extrait du texte de Lovejoy dans « La nuit d’Elliot Fall »).
Biographie d’Olivier Breitman (Le Comte Lovejoy dans « La nuit d’Elliot Fall »)
On a pu le voir entre autres au théâtre dans Le Roi
Lion mis en scène par Julie Taymor, Ivanov de Tchekov,
Le Vieux tracassier de Goldoni, Autour de ma pierre il
ne fera pas nuit de F. Melquiot, Le Songe d'une nuit d'été
de Shakespeare, mis en scène par Franck Berthier, La Très mirifique
épopée Rabelais, La puce à l'oreille de Feydeau, Ruy
Blas de V. Hugo, Les Trois mousquetaires, mis en scène par M.
Maréchal, Le Malade imaginaire de Molière, mise en scène de
Gildas Bourdet, Tartuffe de Molière, Les 30 millions de
Gladiator d'E. Labiche, Théâtre de Foire de Lesage,
La princesse d'Elide de Molière, Le Plus heureux des trois
d'E. Labiche, mises en scène de Jean-Luc Revol, Salomé d'O.
Wilde, Yuzuru, et les rôles d'Andromaque, Iphigénie, Cassandre,
Hécube, la Belle Hélène, mises en scène de Junji Fuseya à Paris et
Tokyo, Gentry de Paris, mise en scène de Philippe Calvario.
A la télévision, on a pu le voir dans Les prédateurs
de Lucas Belvaux, Mauvaise rencontre de Joyce Bunuel,
Soumission de Pierre Boutron.
© Musicals in Europe / Régis Gayraud - GryM