Saint-Germain-Des-Prés, 1950.
Devenu le haut lieu à la mode, musiciens, auteurs, philosophes, cinéastes, peintres… s'y retrouvent dans l'effervescence d'après-guerre, guidés par le goût de la fête revenu. L'existentialisme cohabite avec le jazz américain, de nouveaux noms s'imposent (Prévert, Cosma, Ferré, Vian...), le foisonnement d'idées littéraires et artistiques marquera l'époque.
La jeunesse d'après-guerre nous a fait rêver ; aujourd'hui elle nous inspire. Nous revisitons ces années pleines d'espoir où tout est possible, où tout reste ouvert.
Comment nous, jeunes trentenaires, racontons ce club mythique qu'est Le Tabou ?
On vous accueille un verre à la main, le pop-corn éclatant, on se presse, on s'entasse, prêts à danser, boire, fumer, s'engueuler sur le cinéma ou sur les nouveaux penseurs. On jubile de la liberté retrouvée, et puis surtout, on chante !
Qui ? Sartre, Beauvoir, Vian, Gréco, Gainsbourg et les autres. Autant de figures emblématiques que l'on s'approprie à mesure que le spectacle avance.
La Bande du Tabou fait revivre le jazz, le be-bop et l'espoir d'un monde meilleur
Rendre hommage à la tradition du cabaret par l’enchaînement de numéros, de chansons et d’humour
L’époque
Le projet est né au Studio d’Asnières, sous l’impulsion d’Yveline Hamon et de Jean-Pierre Gesbert qui souhaitaient réunir un groupe d’acteurs autour de la période des années 50 à Saint-Germain-des-Prés, sous la forme d’un cabaret. Ils ont décidé de nous proposer, à nous, groupe de jeunes artistes tous issus de l’Ecole du Studio, d’écrire sur le sujet en nous attribuant à chacun le rôle d’une figure emblématique de cette époque.
Nous plonger dans ces années d’idéal et d’effervescence nous a immédiatement séduits et passionnés. En racontant cette époque, nous parlons de la nôtre, de la difficulté que nous éprouvons à nous affirmer comme génération intéressante, porteuse d’un nouveau message, d’une culture qui lui est propre.
Nourris de Sartre, Beauvoir, Prévert, Gréco, Vian, Gainsbourg et des autres, nous avons redécouvert tout ce qui a fait de cette période un foisonnement de nouveautés et de créations émancipées. Nous avons travaillé sur des thématiques fortes de l’époque : le jazz, le cinéma, les existentialistes, la fascination pour les Etats-Unis, les medias, les contemporains des années 50 (auteurs, poètes, compositeurs).
Nous avons d’abord choisi les chansons qui nous correspondaient et qui reflétaient notre manière d’entrevoir les années 50 à Saint-Germain-des-Prés…
Puis, l’envie d’aller bien au-delà d’un simple tour de chant s’est rapidement imposée à nous. Nous avons voulu construire une dramaturgie solide à partir d’une écriture collective, et une mise en scène relevant davantage du théâtre que du récital. Nous nous sommes attachés à restituer l’essence d’une soirée dans la cave la plus célèbre de l’époque : Le Tabou.
La forme
Chaque acteur s’est donc vu attribuer une personnalité de l’époque autour de laquelle il a travaillé. De l’évocation simple à l’interprétation décalée et humoristique de chacun de nos personnages, nous avons joué avec ces figures pour construire une histoire.
Le spectacle est un hommage à la tradition du cabaret (par la succession de numéros chorégraphiques ou humoristiques, de chansons…), tout en y apportant un ton résolument contemporain par des moments de pur théâtre et la construction d’un scénario drôle et intemporel. Des séquences plus intimistes, voire sombres, contrastent avec le rythme soutenu du cabaret, en surprenant toujours le spectateur. Au début de la représentation, c’est nous, jeunes trentenaires en 2012, qui nous proposons de raconter le Saint-Germain-des-Prés de l’après-guerre.
Puis, progressivement, l’atmosphère de l’époque prend possession de la scène comme un révélateur photographique…
Nous souhaitions que le spectateur puisse voyager des années 50 à aujourd’hui, qu’il pense au cinéma, au jazz, aux questionnements des jeunes philosophes et créateurs du Saint-Germain-des-Prés d’alors, et à leur résonance actuelle.
Un fil rouge guide le spectateur au cours de cette soirée : Boris Vian. Les personnages attendent son arrivée, l’évoquent, l’imitent, le chantent, lui donne vie pour combler son attente…
La scénographie, les lumières :
Nous avons reconstitué un “Tabou idéal” : un véritable cabaret avec son bar, ses tables, son estrade pour musiciens et sa piste de danse. Certains détails trahissent volontairement le réalisme pour ouvrir un espace au rêve, à l’imaginaire : des costumes suspendus dans les airs, des objets insolites…
La lumière est tamisée, on se sent chez soi, sur scène comme dans la salle. La démarcation scène salle est inexistante au début, et même si elle semble se dessiner au fil du spectacle, les acteurs-chanteurs restent toujours en lien avec le public et les interactions entre l’un et l’autre ne se perdent jamais.
Le cabaret finit comme il commence : à l’entrée nous accueillons le public, nous l’installons, puis à la fin nous ouvrons les portes, le raccompagnons vers la sortie, près à renouveler le rendez-vous.
Le projet n’a cessé d’évoluer, pendant toute la durée des répétitions, jusqu’à la première. Il y a, à chaque représentation, un espace de liberté et une part laissée à l’improvisation. Un véritable « work in progress » à travers lequel nous apprenons à nous construire en tant qu’artiste par le prisme de ces figures qui nous animent.
Équipe créative :
Idée originale : Yveline Hamon, Jean-Pierre Gesbert
Collaboration artistique : Jean-Marc Hoolbecq
Direction musicale: Delphine Dussaux
Arrangements musicaux : Jean-Pierre Gesbert
Chorégraphie : Jean-Marc Hoolbecq
Scénographie : Antoine Milian
Costumes : Bruno Marchini
Création lumière : Charlotte Montoriol
Claire Barrabès (Françoise),
Fiona Chauvin (Zazie),
Sol Espeche (Juliette),
Antonin Meyer-Esquerré (Jean-Paul),
Pascal Neyron (Boris),
Yoann Parize (Serge),
Lorraine de Sagazan (Simone),
Jonathan Salmon (Jacques),
Guillaume Tarbouriech (Marcel)
Musiciens
Cédric Barbier (percussions),
Delphine Dussaux (piano)
Lucas Gaudin (saxophone)
Les chansons du spectacle :
Adrienne(J. Prévert/C. Verger)) Ah ! si j’avais un franc cinquante (M. et J. Schonberger) C’est le be-bop (B. Vian/J. Diéval) Chambre 33 (R. Vitrac/Y. Spanos) Déshabillez-moi (R. Nyel/G. Verlor) Il n’y a plus d’après (G. Béart) Inventaire (J. Prévert/J.Kosma) J’aime pas (B. Vian/B. Vian et C. Laurence) J’coûte cher (B. Vian/J. Walter) Je m’aime (B. Vian/A.Goraguer) Je voudrais pas crever (B. Vian/C. Vence) J’suis snob (B. Vian/J. Walter) L’air de la bêtise (J. Brel) La belle jambe (L. Aragon/J. Kosma) La java des bombes atomiques (B. Vian/A. Goraguer) |
La vie de bohême (R. Vincy/F. Lopez) Le déserteur (B. Vian/B. Vian et H. Berg) Le feutre taupé (C. Aznavour/P. Roche) Le jazz band (L. Ferré) Le rififi (P. Girard/J. Larue) Les nuits d’une demoiselle (C. Renard/G.Breton) Medleys Moi j’aime les femmes fatales (Mouloudji) Moi je coûte cher (R. Lucchesi) On n’est pas là pour se faire engueuler (B. Vian/J. Walter) Quand j’aurai du vent dans mon crâne (B. Vian/S. Gainsbourg) Si tu t’imagines (R. Queneau/J. Kosma) Strip-rock B. (Vian/A. Goraguer) Talkie walkie (S. Gainsbourg) Trompette d’occasion (B. Vian/H. Salvador) Une bonne paire de claques (B. Vian/H. Salvador) |
Informations pratiques Théâtre 13 Jardin, 103A boulevard Auguste Blanqui – 75013 Paris. Du 14 mai au 23 juin.
Jours et heures : mardi, jeudi et samedi à 19h30, mercredi et vendredi à 20h30, dimanche à 15h30
Durée du spectacle : 1h20.
Tarifs : 24€ ; tarif réduit 16€ (le 13 de chaque mois : tarif unique à
13€), 11€ (scolaires), 6€ (allocataires du RSA).
Réservations : - par téléphone : 01 45 88 62 22 (du lundi au vendredi de 13h30 à 18h30, le samedi de 14h à 18h30, le dimanche de 13h30 à 14h30) - par Internet site du théâtre |