Si la troupe des Caramels fous se qualifie « d’amateurs », sur scène, on a l’impression de ne voir que des professionnels.
Le spectacle précédent, « Madame Mouchabeurre » en était déjà la preuve.
On peut être surpris par la construction du spectacle quand on a vu le précédent.
« Madame Mouchabeurre » racontait une histoire se déroulant sur une longue période, avec des personnages attachants dont les caractères approfondis évoluaient avec le temps. Dans « Pas de Gondoles pour Denise », le récit se déroule sur une période relativement courte, et les personnages nombreux (plus d’une cinquantaine) ne vont pas vivre de longues péripéties…
Certains spectateurs, inconditionnels de la troupe, sont peut être un peu frustrés de ne pas voir Michel Heim très longtemps sur scène, mais il ne faut pas oublier qu’à travers les phrases qui sont dites par ses personnages, sa voix et son talent sont bien présents.
« Pas de Gondoles pour Denise », raconte le destin croisé de plusieurs personnages. Il n’y a pas à proprement parlé une « histoire ». Il s’agit d’une suite de rencontres, toutes plus inattendues les unes que les autres, qui nous réservent à chaque fois des surprises de taille. C’est quand on s’y attend le moins que Michel Heim imagine une situation totalement imprévue… rires garantis !
Au début du spectacle, alors que le rideau n’est pas encore levé, on commence à entendre les bruits d’un aéroport. Le voyage va bientôt commencer…
Démarre alors une musique dynamique, tout comme le sont les protagonistes qui traversent la scène représentant un aérogare.
Dès les premières paroles, on comprend que ce soir, personne ne sera épargné: « on mourra d’un infarctus, et tout ça parce qu’un gugusse nous a dit de bosser plus… pour gagner plus ».
Sur le côté au premier plan, seule à ne pas être stressée, Denise, femme de ménage dans un aéroport, mais aussi, sur un plateau de télévision, dans un palace, un hammam, ou encore dans des bureaux. Grâce à ce personnage présent presque dans tous les lieux, Michel Heim nous dépeint une série de personnages pittoresques, tout en dénonçant gentiment pas mal d’hypocrisies de notre société…le tout en chanson !
En dehors de sa vitalité, ce spectacle est truffé d’évènements fortuits pour le plus grand plaisir des spectateurs.
À cela, il faut ajouter les passages dansés (chorégraphiés par Alma De Villalobos) qui montrent que la troupe passe ici au « niveau supérieur ». Deux numéros sont exceptionnels. Le premier, la « danse de la banquière » est interprétée avec brio par Laury André tout en chantant « Je maîtrise »… ça, on ne peut dire le contraire !!
Le second « Folles au Violon », tout aussi mémorable est interprété par toute la troupe. C’est un bel hommage rendu à « Chicago - The Musical » à travers un superbe tableau particulièrement réussi, notamment grâce aux éclairages de François-Eric Valentin.
La mise en scène très inventive permet, avec de simples éléments de décors blancs (cubes et marches d’escaliers) astucieusement disposés, de créer des lieux très variés.
Le déplacement de ces éléments permettent de passer d’un studio de télévision où se déroule un jeu de rencontre des plus niais (à peine une caricature de ce que l’on peut voir dans la réalité), à un palace fréquenté par un émir accompagné de son harem en burqa, en passant pas un hammam ou un centre de beauté.
La scène finale se passera à l’aéroport, lieu où « Pas de Gondoles pour Denise » avait démarré. La boucle est ainsi bouclée.
Si vous n’avez pu avoir de places pour le mois de juin, réservez dès à présent pour septembre : les locations sont déjà ouvertes.
Régis Gayraud.
Les créatifs :
Livret et paroles détournées : Michel Heim
Chorégraphies : Alma De Villalobos
Harmonisation des choeurs et direction musicale : Nicolas Kern
Mise en scène : Alma De Villalobos, Nicolas Kern et Michel Heim
Création lumières : François-Eric Valentin
Arrangements musicaux et claviers : Robert Suhas
Costumes : Guillaume Attwood et Frédéric Verdure
Son : Yann Lemetre
Régisseur général : Frédéric Morel
Supervision des décors : Thierry Quessada
Affiche : Thierry Quessada
Distribution : Laury André, Vincent Baillet, Gaël Cesbron, Jérôme Cuvilliez, Julien Dalex, Arnaud Dugué, Thierry Durot, François Dussillol-Godar, Jérôme Guérin, Laurent Giordanengo, Alexis Haouadeg, Michel Heim, Yvon Huiban, Franck Isoart, Benoît Lacassagne, Laurent Lapeyre, Sébastien Ledoux, Miko, Laurent Plessi, Thierry Quessada, Jacques Rosé, Xavier Sibuet.
"Pas de Gondoles pour Denise" est produit par Les Caramels Fous.
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Informations pratiques : Théâtre du Gymnase, 38 Boulevard Bonne Nouvelle, Paris 10ème (M° Bonne Nouvelle)
Jours et heures : du 7 au 23 juin, les jeudis, vendredis et samedis à 20h30 Représentations supplémentaires les 27, 28 et 29 septembre. Durée du spectacle : 2h30.
Tarifs : de 11 à 35€
Réservations : - par téléphone : 01 42 46 79 79 - par internet |
