Harold Pinter (10 oct 1930 - 24 déc 2008) écrivain et dramaturge britannique, obtient en 2005 le Prix Nobel de Littérature pour l’ensemble de son oeuvre qui « découvre l’abîme sous les bavardages et se force un passage dans les pièces closes de l’oppression ». Tout comme Samuel Beckett, Pinter fait partie de la génération des « absurdists », qui utilise l’absurde pour questionner la condition humaine. Le Monte-Plats, dont le titre original est The Dumb Waiter, a été créé en 1960 à Londres. La quête de vérité ne peut jamais s’arrêter. Elle ne saurait être ajournée, elle ne saurait être différée. Il faut l’affronter là, tout de suite. Quand nous nous regardons dans un miroir nous pensons que l’image qui nous fait face est fidèle. Mais bougez d’un millimètre et l’image change. Nous sommes en fait en train de regarder une gamme infinie de reflets..
L'histoire :
Dans un sous-sol, deux tueurs à gages, Gus et Ben, attendent leur prochain « contrat ». Ben lit le journal et Gus cherche à faire du thé. Le temps passe, provoquant ennui, impatience et pour finir tensions entre les deux compères. Soudain une enveloppe glisse sous la porte, un monte-plats se met en branle. C’est le début d’une série d’événements étranges et angoissants. Sont-ils observés ? Par qui ? Pourquoi ? Qui donne les ordres ?
Avec cynisme et humour noir, Pinter dépeint dans Le Monte-Plats, une société asservie qui obéit aux ordres, aussi absurdes soient-ils. Et si cette société décrite n’était pas aussi un peu la notre...
Note d’intention d’Étienne Launay, le metteur en scène :
Le Monte-Plats est pour moi au-delà d’un théâtre de l’absurde un « théâtre de dérision » associant au tragique de l’existence un univers comique, un rire grinçant. J’ai la conviction que l’absurde reste aujourd’hui un excellent vecteur de vérité. Pinter nous plonge dans le tragique de l’Homme face à lui-même, et dans l’angoisse incessante du monde extérieur qui nous hante tous. Comment l’Homme négocie-t-il avec sa propre nature, ses peurs, ses angoisses, ses désirs ? Comment cela influence-til son rapport à l’autre ? Et quelle place la société, ou «le système sociétal», accorde-t-il aux doutes et aux questionnements de l’individu ? Gus et Ben sont deux personnes « déviantes » au sens sociologique du terme, et qui interrogent forcément l’ordre imposé. L’un de mes désirs premiers est de placer le spectateur au centre de cette bulle propice au questionnement de l’être pour nous permettre d’avancer, je l’espère, dans notre quête de vérité.
Créatifs :
Texte : Harold Pinter
Traduction : Mitch Hooper, Anatole De Bodinat et Alexis Victor
Mise en scène : Etienne Launay assisté de Pierre-Louis Laugérias
Créateur lumière : Kevin Hermen
Compositeur : Adrian Edeline
Producteurs : Coq Héron Productions, Cie la boite aux lettres
Distribution
:
Benjamin Kühn (Ben 1), Simon Larvaron (Gus 1), Bob Levasseur (Ben 2), Mathias Minne (Gus 2).
“Le Monte-plats” est produit par Coq Héron Productions, Cie la boite aux lettres (compagnie résidente de la ville de Versailles), en coréalisation avec le théâtre lucernaire.
Informations pratiques pour le Lucernaire Lieu
: Le Lucernaire - 53, rue Notre-Dame des Champs 75006 Paris.
Réservations : |